Une deuxième tournée !
Shane Black revient cette année - après un temps en dehors de son circuit pour réaliser Iron Man 3 (Marvel), un film qu'il dit lui avoir été totalement impersonnel - avec The Nice Guys, son nouveau petit bijou. Il revient avec le même univers que pour son film Kiss Kiss Bang Bang sorti en 2005, de belles stars perdues, de privés déglingués et de gangsters hauts en couleurs et on voit qu'il aime ça, tant mieux nous aussi !
Dans une interview pour le magazine Première, Shane Black confiait que, dans sa filmographie, il n'était fier que de la réalisation de ses deux derniers, qu'il décrivait comme personnels et dans lesquels il se retrouvait réellement. Tout le reste part pour lui, à l'origine, de "pompage". Dans The Nice Guys, il dit parfois retrouver une image, un élément ou autre, qui le replonge dans ses années 70 à lui, dans un livre qu'il lisait à l'époque ou une émission télévisée qu'il regardait.
Son pari de nous transporter dans ces années 70-80, fonctionne à merveille : on se retrouve dans une ambiance funky et jazzy, à la fois cool et violente, mais toujours aussi prenante et divertissante. On aime les décors, les couleurs, la musique, toute l'ambiance, on aime l'absurde, le décalé, les répliques déjà cultes et puis bien sûr, on aime le casting!
La Bonne, la Brute et le Loser
Rien à voir avec le western de Sergio Leone sorti en 1966 mais bien "La Bonne, la Brute et le Loser", parce que c'est exactement ce qu'on retrouve dans ce casting, et en doublé qui plus est.
Pour commencer, je ne peux bien évidement pas passer à côté du casting principal, celui qui m'a fait imaginer ce titre et qui n'est nul autre que l'élégant Ryan Gosling dans le rôle de Holland March, le charismatique Russell Crowe pour Jackson Healy et la mystérieuse et talentueuse Angourie Rice dans la peau de Holly, une jeune fille bien plus courageuse qu'on pourrait le penser.
Le premier joue un alcoolo au caractère bien trempé mais qui s'estompe bien vite quand on le prend de cours. Un loser derrière son rôle de grand détective, mais pas seulement, on le trouve attachant avec ce côté un peu fragile et on découvre chez Ryan G. un comique qu'on n'aurait su soupçonner, qui m'a personnellement "plié en deux" tout au long du film. Il trouve toujours une anecdote, un expression ou une gaffe à faire dans les moments les plus délicats et c'est génial !
Russell Crowe, l'homme aux cents coups, qui cogne, cogne, cogne et recogne dans ce film. Une bonne brute épaisse mais plus maligne qu'on ne le pense et qui va se trouver à être le cerveau du tandem, un homme au grand cœur derrière ce qu'il voudrait laisser paraître.
La rencontre entre les deux protagonistes est totalement improbable est très comique, cela nous met dès le début dans une très bonne perspective et on adore!
Quant à Angourie Rice, que je vois personnellement jouer pour la première fois, elle est très étonnante dans ce rôle, qui lui va à merveille. Une jeune fille ayant perdue tout estime de son père, Hollande March et qui va prendre la direction des opérations et retrouver elle-même la fameuse "Amelia" tant recherchée par tout le pays pour des raisons obscures.
Quant au deuxième trio, la bonne serait donc Amélia, une starlette en fuite, jouée par Margaret Qualley, la Brute, le gangster beau goss qu’interprète Matt Bomer et le loser, la mère qui finit par tout perdre mais qui reste cool, jouée par Kim Basinger.
Dans ce dernier film, Shane a fait preuve d'une écriture toute en finesse, remplie d'humour, en nous faisant rire de quelque chose qui ne le serait pas au premier degré, et à poser le caractère de ses personnages en 2-3 mots, tellement c'est évident et bien amené. The Nice guys, c'est une comédie d'action gérée à la perfection comme on n'en verra pas d'autres cette année, surmontée d'une bande-son qui nous transporte directement dans les années 70-80, le genre de musiques que j'aime complètement. Même d'un point de vue technique, certains plans sont visuellement très étonnants et complexes. Ce film est pour moi un petit bijou que je retournerais voir sans hésitation aucune et que j'achèterai certainement, rien que pour me donner le sourire si ça va pas, parce que c'est l'impression avec laquelle on ressort !
Ne serait-ce que pour le casting, allez le voir, il en vaut amplement le détour mais ne regardez pas la bande annonce, comme toutes celles qu'ils font maintenant, elle en montre beaucoup trop!
Eva Favot
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