Hablar

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 2 Novembre 2016, 18:06pm

Il aura fallu moins de deux jours et à peine 15 mètres d’une rue de Madrid pour le tournage de ce film étonnant et léger dans son genre. Hablar, réalisé par l’espagnol Joaquin Oristrell, est en effet un film d’un seul plan séquence. Ce parti pris ne peut être que salué, comparé aux complications qu’il engendre. L’accumulation des difficultés du cinéma avec celles du théâtre en est un exemple. Les acteurs n’ont pas le droit à l’erreur, tant dans leurs jeux que dans le moment précis de leurs apparitions. La qualité du scénario est importante pour tout film, mais elle l’est encore plus de ce cas très particulier où une défaillance dans l’écriture pourrait perdre le spectateur et où l’humour et l’émotion compensent le manque de diversité de plans. Le choix de réalisation apporte tout de même un avantage néanmoins majeur : le film n’a nécessité aucun montage si ce n’est celui du son.

Joaquin Oristrell nous fait le portrait d’une vingtaine de personnages tous uniques et tous touchants à leur manière. On dit que ce film parle de la crise, ce à quoi répond le réalisateur : «il parle de la stupeur qu’a causé en nous la crise ». Les acteurs incarnent tous une facette différente de ce problème : le manque d’argent, le racisme, l’amour, l’amitié, le chômage … Leur seul point commun est de se trouver dans une même rue au même moment. Nous ne faisons que constater ce qu’est la vie de ces individus en à peine quelques minutes avec un humour qui fait du bien dans cette atmosphère de tension.

La musique n’a, quant à elle, pas fait sensation chez moi. Je ne l’ai pas remarquée, c’est donc qu’elle ne m’a ni dérangé ni charmé.

Ce travail non conventionnel m’a surprise. Le message et l’humour n’ont cependant pas été oubliés. Hablar est un film touchant mais gai. Un vrai bon moment à passer en visionnant ce film.

Vianne Burquier

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