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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


Il a déjà tes yeux

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 18 Février 2017, 14:08pm

Il a déjà tes yeux

Un film haut en couleurs ! Voilà ce que nous propose Lucien Jean-Baptiste en ce début d’année 2017. Après le succès de La Première Etoile ou Dieu Merci, le réalisateur martiniquais nous offre, à la manière d’un Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu, une comédie aussi hilarante qu’engagée ! Il nous prouve que oui, on peut être drôle en faisant de l’humour communautaire, et que oui, on peut faire rire en jouant avec les stéréotypes.

Paul (Lucien Jean-Baptiste) et Sali (Aïssa Maïga) ont tout pour être heureux : une fleuristerie aux parfums du bonheur, un amour à l’eau de rose et un petit cocon fait maison ! Seule ombre au tableau ? Cet enfant qu’ils attendent depuis si longtemps et qui, pourtant, ne vient pas. Paul et Sali se tournent donc, vers l’ASE, organisme d’aide sociale à l’enfance prenant notamment en charge des adoptions. Le dossier suit son cours, il ne faut pas être pressé, et un beau jour le coup de téléphone tant attendu arrive enfin. Un scénario cousu de fil blanc me direz-vous ? Blanc, justement, c’est la couleur qui permet à ce film de nous surprendre.

Il s’appelle Benjamin : petite tête blonde aux yeux bleus que Paul et Sali acceptent sans arrière-pensée, presque avec candeur ! Les péripéties sont prévisibles : l’assistante sociale, Claire Mallet (Zabou Breitman), qui va tout faire pour que cette « expérimentation » tourne court car « on peut aimer tous les enfants du monde mais ne pas être les parents de n’importe lequel d’entre eux.», les grands-parents catastrophés (Marie-Philomène Nga et Bass Dhem), qui faute de se débarrasser de l’intrus, voudraient qu’on renomme Benjamin «Lamine » … A ces scènes comiques s’ajoutent les coups de main souvent désastreux de Manu (Vincent Elbaz), le Tanguy qui a le cœur sur la main.

 

L’histoire est prometteuse, qu’en est-il du reste ?

Lucien Jean-Baptiste a fait le choix de ne pas nous montrer le bébé dès la scène de l’adoption. Il a opté pour une autre stratégie : celle du plan subjectif. La caméra est très souvent positionnée de sorte que le spectateur adopte le point de vue de Benjamin. Et le spectateur de s’interroger : pourquoi lui cache-t-on l’adorable bambin ? Ces plans subjectifs alternent avec d’autres très dynamiques, filmés à l’épaule, qui accentuent les réactions loufoques de son entourage.

Tout aussi réjouissantes sont les couleurs très acidulées que le réalisateur a choisies pour créer un univers que certains jugeront artificiel, proche de l’imagerie d’Épinal. Pourtant ce jeu de couleurs vives signifie, notamment dans le choix des costumes, l’ouverture d’esprit du jeune couple Paul-Sali par contraste avec l’attitude fermée et médisante de Claire, vêtue de gris « Claire ».

Zabou Breitman interprète avec justesse une Claire Mallet fonctionnaire zélée, dont le racisme transpire derrière l’apparence mielleuse de l’administration qu’elle représente. Elle apporte le côté dramatique que l’on retrouve dans les précédents films de Lucien Jean-Baptiste, comme La Première Etoile. Ce sont des larmes qui montent aux yeux du spectateur lorsque Sali hurle sa douleur alors que les services sociaux lui retirent la garde de son fils.

 

Il a déjà tes yeux, une comédie déjantée sur le thème de la discrimination qui nous remet les idées en place !

 

Julien Ribiollet  

 

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