Est-il encore nécessaire de présenter Stephen King, après quarante ans d’adaptations au cinéma plus ou moins réussies comme dernièrement La Tour Sombre qui n’aura pas marqué les esprits. Ça fait un démarrage extraordinaire au box-office, mais au delà du buzz, de l’enthousiasme et de l’attente, le film d’Andrés Muschietti est-il à la hauteur de nos espérances ?
Car, depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des peurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les jeunes tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer ce nouveau cycle meurtrier qui commence un jour de pluie, alors qu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier, se retrouve face-à-face avec le Clown Grippe-sou.
La fameuse scène où le petit Georgie est tué dans un caniveau en plein orage installe une ambiance macabre, grâce à une mise en scène solide et des effets simples. Le générique plonge doucement le spectateur dans cet univers sombre, pour mieux le surprendre lors de la première apparition du clown incarné par Bill Skarsgård. Les apparitions de Grippe-sou sont parfois surchargées d’images de synthèse et d’avance-rapides du clown qui atténuent l’atmosphère angoissante. Comme dans le roman, la grande force de Ça est le groupe de héros puisque ce premier film est entièrement consacré aux jeunes (le club des losers). Le fait que les victimes soient des enfants avec des membres sectionnés, des têtes décapitées, une douche de sang, une mère manipulant son fils et un père abusant de sa fille…rend l’œuvre particulièrement glauque et dérangeante. On reste bouche bée devant ce catalogue de violences. Au début du film, l’ambiance est particulièrement inquiétante du fait que les enfants sont confrontés seuls au monstre, et à mesure du déroulement de l’histoire les jeunes s’unissent face à la créature démoniaque, ce qui le rend bien moins terrifiant. Une mention spéciale pour Finn Wolfhard (Stanger Things), dont les répliques spontanées et drôles ne manquent pas de nous faire sourire, entre deux scènes angoissantes.
Pradal Maëlle