Jumanji

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 28 Janvier 2018, 13:49pm

Plus de 22 ans après le premier, Jumanji : Bienvenue dans la jungle détruit tout un héritage. C’est dans une volonté de modernité que le réalisateur Jake Kasdan a dépoussiéré la saga Jumanji. Mais comme le jeu dans l’intrigue, a t’il vraiment bien fait de toucher à ce long-métrage qui avait envoûté tant de générations ? Critique ci-dessous.

Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, quatre lycéens se retrouvent mystérieusement propulsés dans le monde de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers, au risque de rester à jamais prisonniers de Jumanji…

Dans cette suite aux allures de remake, Jake Kasdan a désiré casser les codes par rapport au film original, en y ajoutant une touche plus moderne. Cette envie de « faire du neuf avec du vieux » se présente bien, et, alors que le jeu de société était au départ un plateau en bois, voilà qu’il se transforme en une vieille cartouche de jeu des années 80 : définitivement, le réalisateur est prêt à tout pour séduire la nouvelle génération. Reprenant les principes phares du jeu vidéo (3 vies, capacités, game over…), le film innove et propose des idées bienvenues.

Alors que le long-métrage original basait toute son intrigue dans l’univers réel devenu mystérieux et

dangereux, le nouveau Jumanji nous fait découvrir un tout autre monde : pas de chauve-souris ou de singe dangereux, mais une jungle animée et lumineuse, avec en son centre un grand marché…

Les acteurs s’imprègnent bien du nouvel univers, et chacun joue à sa manière : Jack Black, que l’on avait pu voir dans Gulliver, nous étonne avec son interprétation très féminine et aime faire rire. Kevin Hart et Dwayne Johnson forment un beau duo de comiques, et Karen Gillan, qui interprète Nebula dans les Gardiens de la Galaxie, offre une performance agréable ainsi qu’une réflexion originale sur son personnage. Dwayne Johnson, en jouant dans Jumanji, essaye tant bien que mal de couper les cordons avec Fast and Furious. En effet, l’acteur réalise ici une grande performance, qui est celle d’interpréter toujours le même personnage, quel que soit le film : tous les stéréotypes de l’homme viril et musclé sont ainsi réunis en une seule personne… Quant à Bobby Cannavale, qui est censé incarner le soi-disant « grand méchant Van Pelt », il en devient ridicule à trop exagérer chaque action, et sa présence n’offre rien de dangereuse pour les personnages, détruisant ainsi le peu de suspense qui avait pu s’installer dans l’intrigue. On notera également les interventions quasi-inexistantes de Nick Jonas dans la peau de Jefferson McDonough. Enfin, le groupe d’adolescents au début du film réalise une prestation oubliable, reproduisant les stéréotypes des jeunes dans la société actuelle, transformant ainsi le long-métrage en un mauvais teenage-movie.

Le film fusionne certes adroitement les scènes d’actions et les répliques humoristiques, mais ce n’est pas pour autant qu’il est bon : les blagues sont pour la plupart inutiles et pas drôles. Mais le plus gros point faible de ce long-métrage réside dans son scénario. En effet, peu travaillé, il semble avoir été omis de l’intrigue, ne nous desservant qu’un simple enchaînement d’action et de calembours. Enfin, la musique s’intègre bien dans les différentes ambiances, sans pour autant se démarquer.

Jumanji : Bienvenue dans la jungle est donc un blockbuster au sens propre du terme : action, comédie et scénarii plat, il a pour seul vocation de vous divertir, et n’envoie qu’un message (trop commun) à ses spectateurs, celui de ne pas juger les autres sur leur apparence. N’ayant rien à voir avec le premier opus, il ne place plus le fantastique dans un univers réel, mais le réel dans un univers fantastique… Une suite est prévue pour 2019 mais, en attendant, les fans du tout premier film auront eu le temps de faire leur deuil.

Critique réalisée par Armand Paris.

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Downsizing

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