Lou et l'île aux sirènes

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 17 Mars 2018, 12:26pm

Drôle, farfelu, et complètement déjanté ! Voilà trois mots qui pourraient décrire Lou et l’île aux sirènes, film d’animation japonais de Masaaki Yuasa présenté au cinémino de cette année. Le réalisateur nous fait suivre les aventures de Kaï, un jeune étudiant vivant dans un petit village de pêcheurs, et faisant de la musique électronique à ses heures perdues. Kaï rejoindra un peu par contrainte un groupe, formé par deux de ses amis étudiants. Mais lors d’une répétition sur l’île aux sirènes, ils feront la rencontre d’une étrange petite créature, avec qui ils se lieront d’amitié. Mais celle-ci ne tardera pas à vouloir sortir de l’ombre, et à bouleverser la vie bien tranquille du petit village…

Lorsque l’on voit les premières images du film, on se dit qu’il va être rempli d’imprévus. Et c’est le cas ! Le scénario est une vraie montagne russe dont on ne contrôlerait rien, sans savoir où elle nous emmène ni quand elle va atterrir. L’avantage est qu’à chaque fois, on est surpris devant les scènes extravagantes que nous offre Masaaki Yuasa, grâce à notamment des ruptures de ton très propres et nettes. L’inconvénient, c’est qu’on ne comprend pas tout : tout n’est pas très bien expliqué, et certains éléments nous semblent flous. Prenons par exemple le père de Lou qui va en ville : pourquoi y va-t-il ? Pourquoi donne-t-il une leçon à des villageois ? Bref, il faut mieux se relâcher et profiter du film et de l’animation sans trop réfléchir, en se laissant porter.

Parlons-en, de l’animation ! Déjà, les graphiques sont très simples, avec des ombres peu présentes. Sûrement un choix du réalisateur pour donner à son film un aspect pur et épuré, qui permet de se concentrer sur l’intrigue sans être « parasité » par une image aux informations trop riches. Il y a donc de ce fait peu de jeux d’ombres, et qui sont assez grossiers quand il y en a, ce qui peut gêner lorsque l’on est habitué à la qualité des Ghiblis ou à celles de Hosoda (réalisateur des Enfants Loups, Summer Wars, Le garçon et la bête). Néanmoins, l’animation de Masaaki Yuasa est très amusante ! Pendant les scènes de danse, on ne peur s’empêcher de rire tellement la scène est comique. C’est dû à une animation rapide et parodique, utilisant une technique de morphing assez impressionnante : le corps se déforme et bouge à toute vitesse, suivant le rythme de la musique. De plus, on assiste à des scènes de danse collective qui sont tout simplement hilarantes.

Les personnages sont attachants, le réalisateur essayant vraiment de nous mettre à leur place, grâce à des flashbacks aux couleurs vives. Ces flashbacks sont d’ailleurs encore plus simples en animation, les personnages sont juste représentés par des assemblages de formes géométriques, ce qui est dommage puisque ce sont les moments que l’on veut le plus comprendre puisqu’ils nous éclairent sur l’intrigue principale. Le réalisateur réussit quand même son pari, et tout le monde ressort du film avec un petit pincement au cœur. Il y a dans ce film beaucoup d’émotions fortes et variées qui nous sont présentées : l’attachement d’un père pour sa fille (montré par deux personnages complètement opposés), la jalousie de celui qui est plus doué, la solitude… Ces émotions sont très bien transmises, les visages des personnages en gros plan sont expressifs jusqu’à en être comique.

Lou et l’île aux sirènes est un film basé principalement sur la danse et le musique. Et la musique est à l’image du film : sans décoration superficielle, juste simple et pure. On entend un morceau, le même, tout au long du film, comme si c’était un fil rouge. Mais pas d’inquiétude ! A chaque fois, elle est différente et on pourrait même ne pas la reconnaitre ! Parfois aux instruments électriques seulement, parfois avec des paroles incompréhensibles, ou encore juste instrument à corde et voix… De quoi nous étonner, tout en gardant la simplicité.

Un film à regarder, qui se transforme en un un joyeux moment de rigolade entre amis ou en famille. Le film peut se voir en VF ou en VO, mais je vous conseille bien sûr la VO qui est plus réaliste. Fans de l’animation (ou futurs fans), foncez !

(ps : Bravo à ceux qui ont fait la bande-annonce du Cinémino, elle est top !)

Lejeune Marie-Lou, Snde 02