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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


Mortal Engines

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 3 Février 2019, 17:57pm

Catégories : #Science-Fiction, #Aventure, #Action

Mortal Engines

Mortal Engines, ou la rencontre d’une vision dystopique avec une ambition démesurée. Premier long-métrage de Christian Rivers en tant que réalisateur, le film de deux heures et huit minutes est l’adaptation du roman éponyme de Philip Reeve. Mais à vouloir dévoiler un nouvel univers en si peu de temps, l’histoire parviendra-t-elle à rester cohérente ? La réponse détaillée ci-dessous.

Après des centaines d’années à errer dans un monde apocalyptique, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant une nouvelle façon de vivre. De grandes villes mobiles parcourent la planète sur de grosses chenilles à la recherche de ville plus petites, dont elles pourraient en prendre le pouvoir. Un jeune garçon, Tom, va donner corps et âme pour survivre en compagnie de la dangereuse fugitive Hester Shaw. Ces protagonistes, que tout oppose, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur.

Aux commandes de ce projet démesuré se trouve donc Christian Rivers. Le néo-zélandais de 45 ans est aidé du célèbre Peter Jackson, qui a co-produit et co-écrit le film. 

Le réalisateur a eu le mérite de faire appel à des acteurs peu connus. Ainsi, nous découvrons la jeune Hera Hilmar, qui joue avec brio l’héroïne principale (dénommée Hester Shaw). Cette dernière réussie le pari de mêler une histoire complexe avec sa personnalité délicate, mais résolue.

Quant au grand méchant de l’histoire, il ne s’agit ni plus ni moins que du talentueux Hugo Weaving, que l’on connait pour son rôle de l’agent Smith dans Matrix, ou encore d’Elrond dans la trilogie de Peter Jackson. Weaving offre ici une prestation intéressante avec le personnage de Thaddeus Valentine, sans être exceptionnelle : un développement plus poussé du personnage aurait été le bienvenu.

Et c’est là que le bât blesse. En effet, la multiplicité des personnages ne permet pas au spectateur de s’identifier à l’un d’eux, car trop peu approfondis. De ce fait, la créature mystérieuse qu’est Shrike (une sorte de cyborg mort-vivant) ne laisse apparaitre à aucun moment un quelconque indice sur son passé. Son rapport avec Hester Shaw est également ambigu et n’est pas assez détaillé.

Mortal Engines a voulu mettre à l’honneur plus de femmes que bon nombre d’autres films. La période post-MeToo se ressent donc, avec des femmes plus présentes dans l’intrigue, plus aventureuses et plus courageuses. L’ère des princesses en détresse semble donc révolue… Du moins en apparence : le personnage d’Anna Fang, interprété par la chanteuse sud-coréenne Jihae, apparait comme un protagoniste-clé de l’intrigue mais n’est pourtant développé qu’en surface. Il en va de même pour la fille de Thaddeus Valentine, Katharine.

Quant aux références et inspirations d’autres univers, le réalisateur Christian Rivers n’a pas lésiné dessus. Les poursuites nous rappellent les courses endiablées de Mad Max, tandis que l’empreinte de Star Wars se fait ressentir sur le design des vaisseaux. Mélangez toutes ces inspirations dans un univers steampunk, et vous obtenez Mortal Engines.

En effet, l’univers du film est véritablement réussi. Christian Rivers nous fait découvrir la ville de Londres avec sa vision : entre gros moteurs, énormes roues et citoyens embrigadés, la mégapole impressionne. La cité dans le ciel et les terres désolées nous laissent également sans voix, et Mortal Engines est esthétiquement achevé.

Mais malheureusement, le long-métrage possède un problème de taille : son histoire. Ainsi, le scénario reste très simpliste, et ce malgré de belles batailles originales. Les premières minutes nous laissent le souffle coupé, mais nous revenons vite à la raison : l’intrigue est cousue de fil blanc et jamais rien ne nous étonne. De multiples thématiques intéressantes sont abordées, mais jamais approfondies. De ce fait, les sujets écologiques, économiques ou encore politiques ne sont pas assez exploités. Peut-être aurait-il fallu, à l’instar du Seigneur des Anneaux, réaliser une trilogie.

Mortal Engines est donc un long-métrage nous invitant dans un univers différent. Esthétiquement réussi, il n’arrive cependant pas à captiver notre attention à cause d’une intrigue sans véritable enjeu et de personnages au développement quasi-nul.

Critique réalisée par Armand Paris.

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