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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


JOKER: Put on a happy face

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 23 Novembre 2019, 16:08pm

JOKER: Put on a happy face

Joker raconte l'histoire d'Arthur Fleck incarné par Joaquin Phoenix homme méprisé par la société qui va devenir progressivement le Joker que le monde des comics connaît. Le film s’ouvre sur Arthur qui travaille en tant que homme sandwich déguisé en clown dans les rues de Gotham. Une bande de jeunes décide de s’amuser a ses dépens en lui volant sa pancarte avant de le rouer de coups. En quelques scènes, on comprend que Joker sera un film sur l’humiliation, sur l’impunité totale dans laquelle se croient les plus puissants face aux plus faibles. Jusqu’à ce que la coupe soit pleine et que la révolte surgisse.

La vie d’Arthur Fleck est dure, symbolisée par les escaliers qu'il ne cesse de gravir, sous la pluie, et sur un air triste de violoncelle. Arthur a pourtant un peu d'ambition, il veut se lancer dans le stand-up, et part à la conquête des scènes ouvertes. Le problème il rit de ses blagues avant de les terminer. Jusqu'au jour où par un concours de circonstance, son animateur de télé favori, Murray Franklin (Robert de Niro) l'invite à son show quotidien. C'est là, à la télé, en direct qu'Arthur Fleck devient le Joker, le surnom moqueur que lui a donné l'animateur.

L’action a beau se dérouler dans les années 80, Joker nous rappelle clairement notre
époque, celle où peuple et élites (politique, médiatique, économique...) semblent devenus définitivement irréconciliables. Le film commence avec une certaine poésie, mais au fur et à mesure il s'enfonce dans une ambiance macabre et sinistre. Ici pas d’effets spéciaux, pas de scènes d’action interminables, pas de musique utilisé excessivement. On retrouve seulement ce sentiment de solitude avec Joaquin Phoenix qui incarne à la perfection ce personnage en marge de la société, toujours en décalage avec le monde. Le jeu de l’acteur illustre à la perfection cette caractéristique marquante d’Arthur Fleck. Un personnage d'une maigreur presque maladive, un rire terrifiant, Phoenix s'est littéralement mis dans la peau de ce Joker, il charme, terrifie, émeut par ses mimiques, ses mouvements corporels souples et a la fois saccadés qui nous rappellent une vie difficile et pour couronner le tout un regard tellement abîmé qu’on peut lire les horreur qu’il a pu vivre. Que ce soit au niveau de ses expressions faciales, sa façon de danser, jusqu’à la raideur de ses mouvements, on retrouve ce point de vue, entre empathie et écœurement envers ce personnage. Tout concorde a faire entrer le public dans la tête de Fleck et à susciter l’empathie, puis la terreur.

Le Joker dépeint une critique de la violence symbolique de l'économie, de la politique et des médias. Celui qui se croyait invisible, va entraîner avec lui une société toute entière. C’est un film réaliste qui ne prend jamais à parti le public, le laissant simplement témoin de la naissance d’un mal profond tapi dans l’ombre et nourri depuis longtemps par une société qui le maltraite. Voilà comment celui qui voulait simplement « mettre un sourire sur le visage » finit par exploser, abusé par la folie du monde. C’est ainsi que, malgré lui, le Joker deviendra le symbole de ce mouvement où l’anarchie devient la seule solution à une colère qui a trop duré.

« Allez savoir pourquoi, mais certains types s’éclatent à piétiner un rêve », chante Frank Sinatra dans « That’s Life », que l’on entend plusieurs fois dans le film.
 
Maëlle Pradal Tes 2 
JOKER: Put on a happy face
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