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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


La Forêt de mon père, loin des idées reçues sur la maladie mentale

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 23 Novembre 2020, 17:21pm

La Forêt de mon père, loin des idées reçues sur la maladie mentale

La Forêt de mon père est le premier long-métrage de la réalisatrice belge Vero Cratzborn et est sorti en 2020 en France. C'est également l'un des films qui abordent la maladie mentale de manière la plus juste parmi ceux que j'ai pu voir.

L'intrigue tourne autour de la jeune Gina, âgée de 15 ans, ainée d'un petit frère et d'une petite sœur et fille d'un couple fusionnel. Famille harmonieuse habitant près d'une lisière de forêt, tout semble être pour le mieux dans la vie de l'adolescente. Son père Jimmy, un grand rêveur amoureux de ses enfants et sa mère Carole, une femme attentionnée et souriante. Mais cette bulle illusoire est sur le point d’éclater lorsque l’impulsivité de Jimmy devient incontrôlable, à tel point que Carole va être obligée de le faire interner dans une institution psychiatrique pour protéger sa famille. C’est le début de tensions entre Gina et sa mère, la jeune fille s’opposant farouchement à cette décision. Elle va d’ailleurs essayer à plusieurs reprises de « sauver » son père avec l’aide de Nico, un ami de longue date habitant dans le même bâtiment qu’elle.

Vero Cratzborn joue sur une désillusion progressive du spectateur et des personnages pour nous tenir en haleine. Au début du film, on croit que Jimmy et ses enfants ne font que passer du bon temps en famille dans la foret, puis on se rend compte qu’ils empiètent illégalement sur une propriété privée et que ce n’est pas la première fois. Ensuite, on pense que la famille habite dans une grande maison et mène une vie luxueuse, mais plus tard on apprend que Carole travaille en tant que femme de ménage dans la maison et que leur domicile est en réalité un petit appartement dans un bâtiment résidentiel. Enfin, Jimmy semble en premier lieu juste être un homme passionné et utopiste, pourtant on comprend par la suite que ses émotions excessives présentent un danger pour les autres et pour lui-même  

Elle met également en scène des personnages poignants : une adolescente soudainement confrontée à une dure réalité sur son père qu’elle admirait plus que tout, une mère qui doit se séparer de son mari pour le bien de ses enfants tout en encaissant les reproches de sa fille ainée, un garçon qui subit la condition de son père ainsi que le conflit entre sa grande sœur et sa mère, une petite fille qui ressent tout autant le désarroi de sa famille malgré son jeune âge et un père qu’on voit s’oublier petit à petit et se perdre dans la forêt de son esprit. Malgré les évènements qui viennent fragiliser l’unité familiale, les liens finissent par se renforcer et Gina comprend qu’elle ne peut pas traverser cette période difficile sans le soutient de ses proches. Tout cela est rendu possible par le jeu d’acteur remarquable de Léonie Souchaud, Ludivine Sagnier, Alban Lenoir, ainsi que celui de tous les autres acteurs.

Avec tous ces ingrédients, la réalisatrice nous a concocté un film puissant, chargé en émotions qui sensibilise à la réalité de certaines familles dont un membre est atteint de maladie mentale. Personnellement, il m’a beaucoup touché et je le recommande à toute personne étant de près ou de loin sensible à ce sujet.

 

Lana Ratjen 1e2

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