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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


Ce qui resonne dans le silence

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 15 Mars 2021, 22:13pm

Ce qui résonne dans le silence est un court-métrage d’animation entièrement réalisée par Marine Blin. Il est sorti en 2020 et dure 8 minutes. Il est divisé en deux parties distinctes : l’une traitant du souvenir et du deuil, l’autre du métier de maquilleur funéraire et de la beauté de ce métier. A travers ce court-métrage, Marine Blin nous plonge dans une profonde intimité où elle y dévoile la souffrance de ne pas avoir l’image de ses défunts, et à quel point il est difficile de vivre avec ces images manquantes qui lui ont été cachées, et qui ont rendu son deuil plus difficile.

 

Dans la première partie du court-métrage, Marine Blin a voulu partager des choses autour du deuil, un moment très particulier. La technique et le style graphique y sont très particulier. Les dessins sont là pour représenter l’image reconstituée, nous pouvons voir un côté vaporeux des choses, qui représente ses souvenirs et ce qu’elle a traversée. Cela représente les images « flou » que peuvent être les souvenirs. Les tons y sont assez doux et assez neutres. Je trouve qu’elle a réussi a traiter d’un sujet délicat et douloureux avec beaucoup de douceur.

On rentre parfois dans ses visions, certaines images naissent dans d’autres : dans le début du court métrage, l’image se rapproche de plus en plus d’un de ses yeux, et ensuite on y voit un corps mort qui se décompose, cela renforce également la proximité que l’on peut ressentir à l’égard de la réalisatrice, puisqu’en plus de rentrer dans ses pensées par sa voix, on est plongé dans ses souvenirs et dans ce qu’elle imagine. Les transitions sont souvent faites par une image foncée en mouvement, où les traits de dessins sont visibles. Marine Blin représente beaucoup la grandeur, comme dans la première animation où elle se trouve face à de hautes jambes, quand elle s’allonge sur la main du corps géant d’un de ses défunts ou encore quand elle gravit un cadavre recouvert de noir, cela a peut-être été réalisée dans le but de montrer la grandeur de sa souffrance ou la difficulté à se remettre d’une telle épreuve, comme ci il s’agissait de gravir une montagne, comme elle le fait pour le cadavre. Une des animations illustre très bien sa difficulté à faire son deuil : ses pieds sont attachés à des fils électriques, qui montrent son impuissance face à la frustration de ne pas avoir eu de dernière image.

Cette première partie du court-métrage est poignante, elle m’a personnellement beaucoup touchée.

 

Dans la deuxième partie, Marine Blin évoque le métier de maquilleur funéraire. La technique et le style graphique y sont très différents de la première partie. L’image est beaucoup plus réaliste, marquée et épidermique, et il y a un réel travail réalisé autour des ombres. Cette technique graphique a été réalisée afin de se rapprocher le plus possible de la réalité de ce métier.        

Elle a décidée de parler de ce métier dans son court-métrage car elle a eu envie de parler du rapport de quelqu’un d’extérieur à la mort. Aux maquilleurs funéraires qui sont totalement étrangers à la personne décédée et qui vont pourtant avoir les derniers gestes les plus intimes avec les corps qu’ils préparent, et c’est une idée très belle pour elle. Elle a mis en lumière un métier peu connu, parfois oublier et il est pourtant très important.

 

En plus des illustrations, il y a une voix-off et de la musique, qui les complètent et renforcent les émotions suscitées par les images. Elle a réalisé le texte en écriture automatique, et s’est ensuite référée au texte pour commencer les images, elle a tout simplement illustrer ses propres mots. La voix-off permet une meilleure compréhension des illustrations.

La musique est très douce, elle aspire la mélancolie et renforce tout l’atmosphère que créent la voix et les images. Je dirais que les trois éléments de ce court-métrage (illustrations, voix et musique) se complètent chacun et ont tous un rôle pour mettre en lumière ce qu’elle veut exprimer, et faire ressentir.

 

Je trouve que le travail de Marine Blin est remarquable. Elle a réussi à mettre des mots sur ses maux, et à réussi à les illustrer, ce qui n’est pas doté à tout le monde. Elle a permit au spectateur d’être plongée dans ses pensées, ses souvenirs et ses souffrances, par conséquent dans une profonde intimité. Personnellement, j’ai été beaucoup ému en regardant ce court-métrage, et il m’a permit de me replonger dans mes propres souvenirs.

Julie Guégan 1°6

 

 

 

 

 

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