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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


Les Merveilles

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 24 Février 2015, 21:11pm

Les Merveilles est un film italien de Alice Rohrwacher avec Maria Alexandra Lungu, et Sam Louwyck.

Dans un village en Ombrie vit une famille d'apiculteur en marge de la société, bien à l'abri dans la campagne italienne, même si plane sur eux la menace du progrès de la ville. L'histoire se porte sur l'aînée des quatre filles, Gelsomina, et son quotidien au côté des abeilles , mais aussi surtout sur son passage de l'enfance à l'adolescence au sein de cette "famille-comunauté" dont elle semble désireuse de se libérer, surtout à l'arrivée d'une émission de télévision. Ce télé-crochet plein de paillettes et de lumières --orchestré par la surnaturelle présentatrice (Monica Bellucci), vêtue en princesse Etrusque et toute droit sortie d'un conte aux yeux de Gelsomina-- est en totale contradiction avec la famille de marginaux et leurs habitudes. Bien sûr, la grande fille voudra y participer avec sa famille, même avec la désapprobation de son père.

On sort de ce film avec une certaine tristesse, voire une lassitude. Non pas qu'il soit tragique ou funeste, juste éprouvant. Mais c'est peut-être là un tour de force de la réalisatrice qui veut nous montrer ce que l’héroïne ressent continuellement. En effet, celle-ci est désignée immédiatement lorsqu'on demande qui est le responsable de la famille. A son très jeune âge, elle travaille tout l'été avec son père au côté des abeilles et doit sans cesse penser au miel. Il semble que tout repose sur elle. Elle doit de plus être confrontée à un père qu'elle aime mais qui, on s'en rendra compte, est au final très dur et quelque peu égoïste. Alors ce sentiment que nous offre ce film n'est-il pas exactement celui qu'exprime, à un moment, la mère en s'adressant au père : "Tu nous uses."

Au final, le film prend son temps pour amener les actions, les paroles et les gestes. La réalisatrice filme au plus près les instants de jeux, de colère, de travail de cette famille sur qui pèse la menace de la société et de ses normes d'hygiène inutiles auxquelles elle avait essayé d'échapper. On sent comme un goût amer de fin de tranquillité, faisant directement miroir à la fin de l'enfance et des illusions de Gelsomina.

Ce film est une bribe de la vie fragile et rude de cette fille,qui tente de s’échapper de sa famille aimante mais peu commune par la fenêtre d'un monde extérieur dont on l'avait coupée jusqu'alors. Un monde inconnu et terrifiant mais si attirant, à la fois brillant et un peu trop propre pour que ce ne soit pas un artifice.

 

Elise Pic

 

 

Les Merveilles
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