Pauvres créatures - Yórgos Lánthimos

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 27 Février 2024, 11:01am

Un lion d’or mérité ! Habitués à voir les mêmes films à l’affiche, les cinéastes auraient de quoi s’ennuyer..Mais ce 17 janvier 2024 Yórgos Lánthimos offre au monde du cinéma un film riche en originalité et en extravagance. Pauvres créatures est un chef d’œuvre mêlant du fantastique, du psychologique et de la comédie à l’aide d’un scénario extraordinaire, de plans impressionnants et de costumes époustouflants.

Nous suivons donc l’histoire de Bella Baxter (Emma Stone) qui est ramené à la vie par le Dr. Godwin Baxter (Willem Dafoe) qui a utilisé le cerveau du bébé qu’elle portait dans son ventre lors de son suicide. Elle vie dans la maison du docteur qui fait tout pour la cacher, la protéger de l’extérieur. Un jour, il fait la requête à Max McCandles (Ramy Youssef), un de ses élèves, de noter ses faits et gestes. Avec le temps, l’étudiant développe des sentiments pour la fille au point de vouloir la fiancer. Mais peu de temps après, un autre homme, Duncan Wedderburn (Mark Ruffalo), va lui faire la promesse de la faire voyager autour du monde et de lui permettre de s’émanciper sexuellement. La jeune fille convainc le docteur de la laisser partir, et c’est ce qui nous permet d’assister à la croissance de Bella.

Avec ce film, Lánthimos met en lumière la phrase : « nous ne sommes que le fruit de notre expérience » puisque tout le long Bella développe sa personnalité par l’expérience. Ceci est d’ailleurs remarquablement montré avec la forte présence d’effets au début du film (grand angle, gros plan, fish eye) qui disparaissent peu à peu pendant que la femme grandit. Aussi, il nous montre son image du féminisme dans la société actuelle, ainsi que la place de la femme et la régression à laquelle nous faisons face par rapport aux évolutions précédentes.

Pauvres créatures est un genre cinématographique à lui même grâce à ses costumes de style gothique totalement libérés des contraintes du réalisme histoire, grâce à son utilisation de noir et blanc se transformant en couleurs vives lors de l’ascension de Bella. Ou encore grâce à son mélange de réalisme et de science-fiction, et par l’impression que donne certains plans de se trouver dans un théâtre. C’est aussi ce qui est remarquable avec ce film, c’est qu’il nous fait voyager.

Pauvres Créatures est un bon film qui sait se faire apprécier, malgré son début qui laisse perplexe par son enchaînement de plans sans sens. Ce film peut être associé à ceux de Tim Burton, il leurs ressemble par cet esprit gothique dans l’architecture, les décors, les plans. Étant une amatrice de Tim Burton, c’est ce qui m’a fait d’autant plus apprécier ce film. Malgré le nombre de scènes à caractère sexuelle, ou contenant de la violence avec des cadavres autopsiés, c’est un film que je conseille vivement et je dirais même que c’est un type d’œuvre à voir au moins une fois dans sa vie.

Izia Arioli-Bouvet 1˚3

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