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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


De Gaulle

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 19 Mars 2020, 15:59pm

De Gaulle

« Trois minutes et vingt secondes d'un discours politique qui résonne encore aujourd'hui, qui pose la légitimité d'un personnage pour l'histoire et qui permet à un pays de marcher la tête haute... Quand on voit aujourd'hui ce qu'est le discours politique, sa répétition, sa longueur, et finalement son absence de sens... ça m'interroge beaucoup. C'est sidérant de voir qu'aujourd'hui tout le monde parle, tout le monde dit tout et n'importe quoi. Là, on a trois minutes et vingt secondes pour l'Histoire. Je ne sais pas ce qui restera de tous les discours politiques d'aujourd'hui dans 50 ans », nous livre le réalisateur du film De Gaulle, lors d’une interview par Manon Bricard.

Par son biopic, Gabriel Le Bomin marque l’entrée du général de Gaulle sur grand écran. Il s’agit pour le réalisateur de nous plonger au cœur de mai 1940 et de se concentrer sur les cinq semaines précédant l’appel du 18 juin afin de montrer le personnage devenir de Gaulle tel que nous le connaissons. L’équipe de réalisation décide également de donner à Yvonne, la femme de de Gaulle, toute l’importance qu’elle mérite en la plaçant elle aussi, au premier fil du récit. De Gaulle ne nous est alors pas seulement montré sous l’angle du politicien et du militaire mais aussi et surtout sous le prisme du mari et du père aimant. Le lien privilégié que créa De Gaulle avec sa fille Anne, né avec le syndrome de Dawn, trisomie 21, prend lui aussi une dimension particulière dans le film. De Gaulle disait en 1940 d’Anne : « [elle] était aussi une grâce, elle m'a aidé à dépasser tous les échecs et tous les hommes, à voir plus haut », puis à son biographe Jean Lacouture : « Sans Anne, peut-être n’aurais-je jamais fait ce que j’ai fait. Elle m’a donné le cœur et l’inspiration » avoue-t-il. On voit dans le film tout l’amour qu’il lui porte avec le surnom « mon tout petit », qu’il utilise chaque fois qu’il est avec elle.

Bien que le film porte sur la deuxième guerre mondiale, les questions de stratégies politiques et militaires prennent le dessus sur les scènes à proprement parlée de guerre. En cela, on peut considérer que De Gaulle est un film sur la guerre et non pas un film de guerre. Certaines scènes restent difficiles et bien que celles des combats ne soient pas présentes, celles de l’exile des populations nous suffit à nous remettre dans le contexte de l’époque.

Lambert Wilson, incarnant le personnage titre, est méconnaissable à l’écran. Gabriel Le Bomin avoue même dans une interview que si Lambert Wilson avait refusé, le film ne se serait sans doute pas fait car « ça devait être lui, et pas un autre ». On voit de Gaulle à l’écran, bien que le réalisateur nous laisse apercevoir certains traits de l’acteur qui se cache derrière, donnant une réelle singularité au personnage et une dimension très poignante. Lambert Wilson ne fait pas qu’incarner son personnage, il nous montre quel homme était de Gaulle. En alliant à cette figure celle d’Isabelle Carré, le réalisateur fait très fort et donne à son film un magnifique cachet. Le film montre également l’importance que joue les femmes et les proches dans le destin d’un grand homme, tel que l’était de Gaulle.  Au cours du film, on prend aussi le point de vue de la famille de de Gaulle et comment sa femme, se retrouvent avec ses trois enfants, à se mettre sur les routes de l’exile, sans savoir ce qu’est devenu Charles et le retrouvant grâce au journal qui diffuse son appel.

Comme le dis lui-même le réalisateur, un seul film ne suffirait pas pour parler de la vie de de Gaulle intégralement. Ainsi, on peut justifier son choix de s’être seulement pencher sur l’appel du 18 juin et d’avoir omis volontairement la suite de l’histoire ou de se pencher sur le rôle que joua de Gaulle en mai 68 et lors de la guerre d’Algérie, probablement plus complexe à adapter à l’écran puisque les faits restent plus contestés.

Le film De Gaulle n’en est pas moins haut en couleur, touchant et émouvant, un film à la portée de tous, aussi bien enfant, que parents, pour comprendre un moment historique notoire, le combat d’un homme seul contre tous, qui permit à la France d’être ce qu’elle est aujourd’hui et avant tout, de rester libre.

Marguerite Maxit

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