Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

cinebaudelaire.overblog.com

Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


The grand Budapest Hotel

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 23 Novembre 2021, 20:45pm

The grand Budapest Hotel

Pensez à ces distributeurs de boules de chewing gum de toutes les couleurs. Ceux qui faisaient notre taille lorsqu’on était petit et pour lesquels on harcelait nos parents afin qu’ils nous donnent une pièce. Vous les avez en tête ? Bien. Maintenant quand vous entendrez le nom de Wes Anderson, rappelez-vous de ces grosses billes sucrées et colorées, car c’est l’image qui correspond parfaitement à l’univers de Wes Anderson : quelque chose de sucré dans ses couleurs, presque trop sucré à des moments, mais aussi addictif de par son côté éphémère comme les fameux gâteaux de Mendl’s que l’on voit souvent durant le film).

The grand Budapest Hôtel est un « petit film » en effet, il ne dure que 1h40. Réalisé par Wes Anderson et sorti en 2014, le film fût l’objet de nombreuses éloges, il était beaucoup attendu des fan du réalisateur et même des fans des acteurs, car le cast du film contient beaucoup d’acteurs et actrices très célèbres, Bill Murray (Mr. Ivan), Ralph Fiennes (M. Gustave), Willem Dafor (Jopling), Edward Norton (Henckles), Tilda Swinton (Madame.D)...

Voici l’histoire, une jeune fille s’approche d’un buste à l’effigie de l’auteur des mémoires qu’elle tient à la main. L’auteur (Tom Wilkinson) y raconte son voyage au Grand Budapest Hôtel dans les années 60, nous sommes alors transporté dans les années 1960, où l’auteur (Jude Law) nous raconte sa rencontre avec le propriétaire des lieux M. Zéro Moustafa (F. Murray Abraham), qui lui nous raconte son histoire qui se déroule dans les années 30, c’est la que la plus grande partie du film prend place. Après 2 sauts dans le temps, dans les années 30, Zéro (Tony Revolori) un jeune réfugié ayant perdu toute sa famille rejoint le Grand Budapest Hôtel ( qui était un haut lieu de l’hôtellerie mondiale à l’époque) où il apprend les secrets du métier de lobby boy auprès de l’irréprochable Monsieur Gustave H. (Ralph Fiennes). M. Gustave est un maître d’Hôtel très proche de ses clients, surtout des femmes âgées, ses relations avec elles sont un peut floues.. Madame D. (Tilda Swinton), l’une des nombreuses maîtresses du Maître d’Hôtel décède soudainement. Gustave et Zéro s’empressent d’aller à sa veillée mais se retrouve en conflit d’héritage avec la famille de la vielle dame. La défunte légua au maître d’hôtel  « boy with Apple » (un tableau qui a l’air d'avoir énormément de valeur) ce qui déplu à la famille. La chasse à qui aura la précieuse œuvre durera presque tout le film avec drames, amour et rebondissements…

The Grand Budapest Hôtel c’est la délicatesse, mais aussi l’aspect théâtral. La délicatesse est retrouvée chez monsieur Gustave par sa hantise de la vulgarité, sa perfection au service du client, son exigence d’excellence des autres et de lui-même. Le choix des lieux, L’Hôtel, la maison de Madame.D, le couvent etc.. Tous ces lieux qui donnent une impression de grandeur forment alors une mise en scène spectaculaire au sens littéral du terme. Les tons de couleurs variés selon les personnages représentés contribuent aussi à cette idée, comme l’utilisation de tons verts et noir lorsque l’on voit Dimitri (Adrien Brody) qui désignent le drame autour de son personnage, ou l’emploi de couleurs vives comme le jaune, le bleu et le rose lorsque l’on voit Agatha, pour illustrer le bonheur que l’évocation du personnage provoque chez le narrateur : Mustafa Zéro.

En dehors d’une vision Théâtrale on perçoit aussi une vision enfantine par le biais de l’imaginaire. Qui dit imaginaire dit Peter Pan, et étrangement Monsieur Gustave lui ressemble grandement. Comme lui, il a bien conscience que le monde disparait. Il se bat pour lui faire conserver sa grâce, même s’il ne s’agit que d’une façade. Il fait le même métier depuis petit, a des clients aussi fidèle qu’une vingtaines d’années en arrière et reste dans l’illusion que rien ne changera. Zéro entre comme une piqûre de vieillesse, lui rappelant qu’il y a très longtemps maintenant qu’il était à sa place de Lobby Boy. L’impression de l’imaginaire, du rêve est aussi marquée par le cadre. Lorsque nous sommes dans le « premier présent » ainsi que dans le « 2nd présent » il y a un care cinémascope. Alors que dans le « 3ème présents » c’est-à-dire dans les flash-back du deuxième saut dans le temps, le cadre est coupé, imaginons un format portrait sur un format originellement paysage, comme si c’était une bulle de bande dessinée. Le film entier est guidé par les lignes de fuites du cadre, rien ne peut s’échapper de ces dernières. Tout est symétrique, parfaitement mesuré et les mouvements des personnages sont comme des chorégraphie exécutées à l’unisson, à la perfection. Comme à chaque fois qu’un personnage monte un escalier. Cela donne un rythme au film, mais aussi contribue à donner un sentiment d’oppression, comme lorsque Dimitri et son avocat (Jeff GoldBlum) sont entrain d’échanger sur l’Héritage de sa mère, le spectateur va immédiatement se sentir oppressé par le regard et la posture méchante du fils.

En revanche, un élément des moins oppressant fût la bande son du film. Avec cette bande originale, Alexandre Desplat a essayé de recréer cette ambiance imaginaire avec notamment l’utilisation d’un instrument rare, la balalaïka, cette musique douce, curieuse, comme une mélodie qui introduit un compte féerique ou de Noël entre comme un élément far du film, qui dessine une partition un peut loufoque et qui vient soulever les détails important ainsi que détailler les choses moins importante…

Anderson développe un univers ou défauts ne peuvent être trouvés, à l’image de la volonté d’excellence de Monsieur Gustave, qui est comme le chef d’orchestre du récit, le décor ainsi que les costumes sont parfait. Les couleurs scindes ensembles même si les codes les en empêcherait. Les formes si symétriques et géométrique nous renferme à nouveau dans l’idée que s’échapper du cadre est impossible. Pour exemple, le funiculaire qui passe dans la montagne pour monter jusqu’au sommet de l’hôtel, qui passe en parfaite diagonale du plan, et cette répétition du même plan à chaque fois que quelqu’un monte rend le film encore plus rythmé. Les vêtements nous sembles évidemment bien trop habillés, mais à l’époque c’était normal, seulement les tenues du personnel du bâtiment n’étaient sans doute pas violettes et or. Pourtant c’est ce qui fait le charme du film, un film de registre comique et dramatique, que l’on regarde en pensant être au théâtre et au cirque.

En somme les choix originaux comme extraordinaires de réalisation de Wes Anderson se complètent tous pour former un magnifique film et classique cinématographique, The Grand Budapest Hôtel est une réussite visuelle, technique, scénaristique, dramaturgique et historique à voir d’un regard éclairé mais aussi amusé. Une histoire enchanteresse à apprécier à sa juste valeur

 

Prune. Suh 1°03

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents