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Blog des élèves de cinéma du lycée Baudelaire de Cran-Gevrier


Le Majordome

Publié le 23 Septembre 2013, 20:56pm

Le Majordome

Hier, c'était Dimanche. Il faisait beau, il faisait chaud, alors en toute logique, j'en ai profité pour aller au cinéma voir Le Majordome, un film réalisé par Lee Daniels.

Cecil Gaines, c'est un petit garçon qui est né et a grandi avec ses parents dans un champ de coton, et qui n'a pas eu la chance d'avoir une enfance joyeuse. Alors qu'il n'avait que 10 ans, sa mère s'est faite violer par le propriétaire du champ, et son père s'est fait tuer devant ses yeux. Alors, après avoir grandi un peu, il décide de partir. Et de fil en aiguille, Cecil devient majordome à la Maison Blanche. On vit avec lui ses 30 ans de métier, 30 ans durant lesquels il a servi pas moins de 7 Présidents américains, de Eisenhower à Reagan. Et, parallèlement à ça, on suit également le parcours de son fils Louis, qui enchaîne prison sur prison dans le but de défendre les libertés des hommes de couleur.

Le Majordome, c'est un film violent. Pas au sens propre du terme bien sûr. Mais violent dans la véracité de ce que ça raconte. Pourquoi ? Parce que déjà, ce film est inspiré de la vie d'Eugene Allen (qui mériterait quand même d'avoir plus que deux lignes sur lui sur Wikipédia), qui était véritablement majordome à la Maison Blanche.
Mais violent aussi dans le sens où on voit ce qu'était la ségrégation aux Etats-Unis il n'y a pas si longtemps. On le savait déjà, que c'était horrible, et que c'est une honte que ça ait existé, mais le redécouvrir, ça donne toujours des frissons, d'autant plus que certaines images du film sont réelles, puisqu'elles sont issues de véritables Informations qui passaient à la télévision à cette époque.

Malgré tout, c'est un beau film. C'est lié d'ailleurs, parce que ça nous (re)montre la vérité : on voit quand même qu'il y a eu beaucoup de gens qui se sont battus pour l'égalité. J'ai noté une séquence assez... dure, mais qui, je trouve, a été très bien réalisée. Et je peux en parler sans risque de dévoiler le film. Dans cette séquence, le fils de Cecil et ses amis qui se battent pour l'égalité sont assis devant un comptoir dans la partie réservée "aux blancs", alors qu'il faudrait qu'ils aillent dans la partie réservée "aux noirs". Bien entendu, ils ne bougent pas. S'ensuit alors une scène de violence verbale, d'insultes, puis de violence physique, de la part des blancs. Ce qui est intéressant sur cette séquence, c'est qu'elle est accompagnée d'une musique joyeuse et entraînante, du Gospel : ça donne un effet ironique à la scène, comme l'ironie qui faisaient que les blancs se croyaient supérieurs juste parce qu'ils étaient blancs.
Et du coup, je peux en parler maintenant, la bande-son est géniale. Il n'y a quasiment que du Gospel et des musiques joyeuses, mais ça ne retire pas du tout l'effet pesant du film.

Le film dure 2h30, mais j'ai trouvé qu'il n'y avait pas une seule scène vide. Tout est important, rien n'est en trop. Et puis, il y a une flopée d'acteurs connus, tels que Forest Whitaker qui tient le rôle phare, ou Oprah Winfrey (qui est trop géniale en femme au foyer du majordome qui vit plus ou moins bien la situation, et d'ailleurs, les rares fois où il y a un peu d'humour, c'est grâce à elle !). On retrouve également Lenny Kravitz, Alan Rickman, Robin Williams, et j'en passe.

En somme, c'est un beau film. Et il peut être intéressant de le voir en ayant vu Lincoln(de Spielberg), si on veut être au point sur le sujet.

Aglaé Veillet

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