Le Joker, un monstre étrangement humain créé par la société

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 24 Novembre 2019, 16:37pm

Arthur Fleck est un homme troublé, affaibli, avec une sensibilité touchante. Comme nous tous, il a été jeté bien trop tôt dans l’océan agitée et impitoyable de la vie et comme nous tous, il a dû apprendre à nager avec des poids aux pieds. Cependant, des poids supplémentaires sous-forme d’handicap, de pauvreté et de situation familiale sont venus alourdir sa survie physique et mentale. Au fil du temps, la société l’a toujours plus tiré vers le bas, essayant de le noyer dans les eaux troubles de la misère. Il cria à l’aide à plusieurs reprises et les seuls témoins se sont bandés les yeux, bouchés les oreilles et l’ont laissé s’agripper à des bouées imaginaires. C’est ainsi qu’Arthur Fleck a sombré dans les abysses de la folie meurtrière et s’est transformé en un monstre des profondeurs qu’est le Joker. Une créature élevée par l’inhumanité des humains.

Certains disent que ce film cautionne la violence et excuse les folies meurtrières d’un Homme. Personnellement, je trouve ça dommage que ces personnes n’aient pas saisi la profondeur de l’intrigue car à mes yeux elle n’atténue aucunement les crimes du Joker, bien au contraire. Selon moi, le réalisateur met plutôt en lumière la diminution fulgurante de l’empathie dans notre société et l’importance de nos actes envers des personnes fragilisées par des blessures souvent invisibles.

Un film troublant, réaliste, actuel. Une bande-son intense et parfaitement adaptée. Des images absorbantes et un jeux d’acteur époustouflant. En bref, un chef d’œuvre qui ne laisse pas indifférent, à aller voir avec un esprit ouvert.

Lana Ratjen (2nde4)

Sa vie, c’est la mienne

Les Misérables de Ladj Ly

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