C'est l'histoire d'un bal. D'un grand bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps. Ça tourne, ça rit, ça virevolte, ça pleure, ça chante. Et la vie pulse.
Voici le corps de ce documentaire, cette présentation vivante et rythmée est à l’image du film. On pourrait croire que le sujet traité est uniquement la danse, mais c’est plus que cela, on découvre un univers unique méconnu du grand public, par le biais d’un monde éphémère, Le Grand Bal .
Laetitia Carton, réalisatrice du Grand Bal, a voulu faire vivre l'événement au spectateur qui a l’impression de devenir un acteur de ce film grâce au choix du point de vue très subjectif adopté tout le long. La majeure partie de ce long métrage est tournée avec la caméra à l’épaule (seulement deux plans fixes) donnant un grand dynamisme à cette aventure. C’est une alternance de plans centrés sur un individu ou sur une foule en transe avec une variété de danses traditionnelles entraînantes, appuyées à deux reprises par des scènes de film en noir et blanc retraçant l’histoire universelle de cet art. Pendant 1h30, on se retrouve immergé dans un concentré de joie et de partage où chacun trouve sa place s’il veut bien se laisser porter.
On est entouré par un fond de musique presque permanent avec quelques témoignages et l’intervention ponctuelle d’une voix off. L’humain et le corps sont au cœur de cet événement, le spectateur est plongé dans cette dimension de partage unique qu'on retrouve dans peu d'autres endroits: un partage humain physique et sensuel sans ambiguïté, un besoin naturel qui fait du bien ! Le désir du contact physique éphémère, d'appartenir à un groupe, de vibrer ensemble… Tout cela on le ressent et on le comprend sans même avoir dansé une seule fois dans sa vie.
Comme le festival ce film peut être vécu différemment pour chacun et apporter l'envie de danser à tous. Mais même si ce plaisir et ce partage est omniprésent, on retrouve des témoignages et des tabous vite étouffés par la joie générale mais restant tout de même importants.
Ces témoignages abordent quelques sujet plus délicats et intimes :la proximité quelquefois trop importante et dérangeante, l’intégration difficile du débutant qui ne se fait pas forcément inviter à danser et peut se sentir rejeté, la jalousie parfois ...
Ce documentaire traite donc de l’humain à travers la danse avec quelques une de ses facettes. Il n'est pas porteur d'histoire, il n’y a pas de “héros” mais il est un partage et une initiation collective à une pratique souvent oubliée, la danse folk...
Tom Bouclier
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